Depuis 50 ans, nous mangeons de plus en plus. Alerte : Les meilleurs aliments contre le cancer

• Le fructose, beaucoup plus sucré que le glucose, est présent naturellement dans les fruits, le miel et le sirop de maïs, qui est ajouté à de nombreux aliments.
• Une consommation excessive de fructose est associée au risque de diabète, de stéatose hépatique, de maladie cardiaque et de cancer.
• Des recherches menées par des scientifiques de l’Université de Washington ont montré que le fructose peut accélérer la croissance tumorale lorsque le foie le convertit en lipides.
• Une découverte publiée dans Nature suggère que limiter le fructose dans l’alimentation ou bloquer sa conversion dans le foie pourrait ralentir le développement du cancer.

Le fructose (C6H12O6) est un sucre simple au goût très sucré (il est nettement plus sucré et plus hydrosoluble que le glucose). Bien que le glucose soit composé du même nombre d'atomes, sa structure moléculaire diffère : le cycle carboné du fructose comporte cinq atomes, et non six. Par conséquent, la plupart des cellules ne peuvent pas métaboliser le fructose .

À l’état libre, le fructose est présent naturellement :

• dans les fruits (de 1 à 8 %),
• miel (environ 38%),
• nectar de fleurs,
• sperme de mammifère (où il agit comme « carburant » pour les spermatozoïdes).

La fermentation du fructose peut produire de l'alcool éthylique, exploité par les producteurs de vins et spiritueux (le rhum contient des niveaux particulièrement élevés de résidus de fructose). Apparemment, les levures possèdent les enzymes appropriées pour gérer la spécificité du fructose (bien qu'elles préfèrent le glucose).

Le fructose, associé au glucose, forme une molécule de saccharose, le sucre de table typique vendu en magasin et ajouté à de nombreux produits ( y compris le jambon et les saucisses ). Une autre source importante de fructose est le sirop de maïs (fabriqué à partir de fécule de maïs), largement utilisé dans les produits alimentaires. Aux États-Unis notamment, le sirop de maïs est ajouté à presque tous les aliments : non seulement les confiseries, les gâteaux et les biscuits, mais aussi les sauces et le ketchup.

La consommation de fructose – provenant principalement de ces deux sources – a augmenté de manière significative au cours des 50 dernières années.

Les recherches montrent qu’une consommation élevée de glucose est associée à l’apparition de :

• diabète,
• résistance à l'insuline,
• stéatose hépatique non alcoolique,
• maladie cardiaque
• et les cancers.

Des études antérieures ont suggéré que le fructose favorise directement la croissance de certains cancers en servant de carburant. Une équipe de scientifiques de la faculté de médecine de l'université Washington (États-Unis), dirigée par le professeur Gary Patti , a démontré que le fructose alimentaire favorise la croissance tumorale dans des modèles animaux de mélanome, de cancer du sein et de cancer du col de l'utérus lorsqu'il est converti en lipides facilement digestibles dans le foie .

Comme l'a noté le Dr Ronald Fowle-Grider, professeur adjoint au laboratoire de Patti , les scientifiques ont initialement supposé que les cellules cancéreuses métabolisaient le fructose comme le glucose, utilisant directement ses atomes pour construire de nouveaux composants cellulaires, comme l'ADN. Cependant, le fructose était très mal métabolisé dans les types de tumeurs testés. C'est le foie qui convertit le fructose en nutriments utilisables par les tumeurs . Contrairement à de nombreuses autres cellules, les cellules hépatiques produisent l'enzyme cétohexokinase-C (KHK-C), qui leur permet de décomposer le fructose et de produire divers types de lipides, dont la lysophosphatidylcholine (LPC).

Les scientifiques ont nourri des animaux porteurs de tumeurs avec une alimentation riche en fructose, puis ont mesuré la vitesse de croissance de leurs tumeurs. Ils ont constaté que l'apport supplémentaire de fructose accélérait la croissance tumorale sans modifier le poids corporel, la glycémie à jeun ou l'insulinémie à jeun . Toutes les tumeurs étudiées, présentes dans divers tissus de l'organisme, se comportaient selon le même mécanisme. Dans certains cas, la croissance tumorale doublait, voire plus.

Lorsque Fowle-Grider a tenté de répéter une version de ce test en administrant du fructose à des cellules cancéreuses isolées dans une boîte de Pétri, celles-ci n'ont pas réagi. Dans la plupart des cas, leur croissance a été presque aussi lente que si elles n'avaient pas reçu de sucre du tout.

Lors d'expériences impliquant la co-culture de cellules cancéreuses et de cellules hépatiques (hépatocytes), les LPC dérivés des hépatocytes ont été absorbés par les cellules cancéreuses et utilisés pour produire le principal phospholipide des membranes cellulaires. L'alimentation des souris avec du sirop de maïs à haute teneur en fructose a multiplié par plus de sept les concentrations sériques de plusieurs types de LPC. La simple administration de LPC aux souris a suffi à accélérer la croissance tumorale.

Ces dernières années, il est apparu clairement que de nombreuses cellules cancéreuses préfèrent absorber les lipides plutôt que d'en produire. Cependant, la plupart des lipides sont insolubles dans le sang et nécessitent des mécanismes de transport complexes. Les LPC sont uniques. Patti pense qu'ils pourraient représenter le moyen le plus efficace de favoriser la croissance tumorale.

Comme l'ont souligné les auteurs, en plus des modifications alimentaires (par exemple, en régulant l'utilisation du sirop de maïs), il devrait être possible de développer une méthode de prévention de la croissance tumorale sous l'influence du fructose à l'aide de médicaments.

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