Association des pharmaciens du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale : Sauver les pharmacies comme un ultra-marathon

« Vous le ressentez tous. Ce n’est pas le moment de faire preuve d’un optimisme aveugle », a déclaré Markus Oelze lors de son discours à l’assemblée générale de l’Association des pharmaciens du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, cette semaine à Rostock. Il a plaidé pour une vision réaliste de la situation. Avant l’intervention de la ministre fédérale de la Santé, Nina Warken (CDU), au Congrès allemand des pharmaciens en septembre, il était initialement plein d’enthousiasme, ou du moins d’espoir, « mais au fur et à mesure que l’événement avançait, il était de plus en plus envahi par un sentiment de trahison, d’incrédulité et une grande frustration ».

La visite de Warken, bien qu'appréciable et représentant une amélioration par rapport à sa prédécesseure, ne suffit pas. « Ces discussions et ces canaux de communication ne sauveront aucune pharmacie. Au final, seul compte ce qui est écrit dans la loi ou le règlement », a déclaré Oelze, élu président de l'association en septembre .

Concernant le remplacement prévu des pharmaciens par des préparateurs en pharmacie (ayant reçu une formation complémentaire), Oelze a mis en garde : « Un problème pharmaceutique qui ne peut être résolu que grâce à l’expertise d’un pharmacien peut survenir à tout moment. Et si nos préparateurs en pharmacie ne peuvent pas résoudre ce problème seuls à 10 h, ils ne le pourront pas non plus à 17 h, ni le vendredi soir à 18 h 30, et certainement pas pendant quelques jours en été pour assurer les remplacements pendant les congés. »

Il a mis en garde contre les voix au sein de ses propres rangs qui réclamaient de telles réglementations, voire des réglementations encore plus radicales. « À quel point estimez-vous peu votre propre travail et vos connaissances si vous vous laissez volontairement remplacer par des rôles d'assistant ? »

Les préparateurs en pharmacie sont véritablement la pierre angulaire de nos structures officinales au quotidien ; indispensables, leur profession mérite une meilleure reconnaissance. Ils peuvent assumer de nombreuses tâches en pharmacie, mais non la gestion de l’officine, même temporairement. Lutz Tisch, avocat et directeur juridique de l’ABDA (Fédération allemande des associations de pharmaciens), a également abordé ce point par la suite.