Les « coachs » en trip psychédélique : « Comme pour apprendre un sport, l’expérience nécessite un accompagnement par une personne sobre et expérimentée »
Lorsqu’il accompagne une personne sous l’influence d’une substance psychédélique, Arthur (les prénoms des témoins ont été modifiés) s’assure que le cadre est agréable et sécurisant. La pièce où se déroule l’expérience doit être meublée sobrement, offrir un espace de repos où le « psychonaute » pourra s’allonger, écouter de la musique et se laisser aller à son expérience en accueillant toutes les émotions qui se présenteront. Il se prépare également à jouer le rôle d’un tiers neutre, présent pour s’assurer des conditions de sécurité physique et psychologique de la personne qu’il accompagne, tout en n’interférant pas directement dans son vécu. Auparavant, il a pu fournir ses conseils pour le choix de la substance pyschoactive, le dosage et son administration. Arthur est « trip-sitter » (littéralement « gardien de voyage »).
Etudiant en master de psychologie et « psychonaute », Arthur est familier de l’expérience psychédélique. Il connaît intimement les émotions très fortes que celle-ci peut susciter. « Les trip-sitters doivent se préparer à faire face à des moments d’euphorie, mais aussi de chagrin intense, de la détresse parfois avec des spasmes et des prostrations. » A tout moment, il se doit de présenter une attitude calme, réconfortante et contenante. Surtout, ne pas paniquer. « Si la personne a besoin d’être rassurée, je lui tiens la main. On peut avoir des échanges, mais je n’amorce pas la conversation. Parfois, je l’aide pour boire de l’eau ou aller aux toilettes », relate l’étudiant qui « trip-sitte » ses proches de façon bénévole et, plus rarement, des anonymes contre rémunération.
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