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Comment le Centre Hospitalier Princesse Grace attire toujours plus de patients à Monaco

Comment le Centre Hospitalier Princesse Grace attire toujours plus de patients à Monaco

"Le rapport d’activité 2024 du CHPG témoigne du foisonnement de projets déployés par ses professionnels, signe de la richesse et du dynamisme des équipes." Ces mots, ce sont ceux du prince Albert II. Depuis une dizaine d’années, avec un creux entre 2019 et 2020, l’activité du Centre Hospitalier Princesse Grace n’a cessé de croître.

La file active de patients a évolué de +22% sur la période 2011 - 2024; le nombre de nouveaux patients a progressé de +13,1% de 2011 à 2024, et le nombre d’interventions chirurgicales a augmenté sur quasiment toutes les spécialités médicales de 2023 à 2024.

Une reprise rapide post-Covid

Et il y a plusieurs raisons à cela. Pour la directrice du CHPG Benoîte Rousseau de Sevelinges, l’une des premières explications est à trouver dans la crise du Covid. "Ces données, ce sont les conséquences de la politique menée pendant et après le Covid", introduit la directrice. "On a souhaité reprendre très vite l’activité, ce qui nous a permis de retrouver les patients plus rapidement que les hôpitaux voisins. Et un certain nombre de patients qui étaient en file active dans d’autres établissements sont restés à Monaco", poursuit-elle. Une attractivité qui est aussi et surtout la conséquence des progrès techniques qui ont permis d’élargir l’offre de soins au CHPG.

"L’attractivité affirmée de l’établissement est le fruit d’un travail constant des équipes soignantes à être les plus performantes possible, et aussi, grâce aux investissements du gouvernement princier dans des équipements technologiques de haut niveau", affirme le Docteur Mathieu Liberatore, président de la commission médicale d’établissement, avant de laisser la directrice expliquer ces avancées médicales.

"Sur la chirurgie viscérale, gynécologique ou encore urologique, la stratégie robotique mise en place porte ses fruits. Elle nous permet de proposer des interventions très complexes à nos patients avec des temps de convalescence très courts. Aujourd’hui, les gens veulent être opérés au robot, car il y a moins de complications, moins de convalescences et le geste est plus précis. En juillet 2024, le professeur Berthet a mené la première chirurgie thoracique robotique au CHPG. C’est une compétence technique très rare et un avantage non négligeable pour les patients", déroule-t-elle.

"En ORL, on a un nouveau chef de service, Docteur Lazard, qui a élargi l’offre de soins. En orthopédie, on a beaucoup travaillé sur le dos, la chirurgie du rachis s’est bien développée, je pense que là aussi, ça contribue à l’augmentation significative de l’activité. En radiothérapie de contact, nous avons désormais un logiciel permettant au rayon de mieux cibler, et un nouvel appareil qui permet de traiter le mélanome de manière non invasive et précise", enchaîne de manière non-exhaustive Benoîte Rousseau de Sevelinges.

Le patient au cœur du parcours

La directrice accorde beaucoup d’importance à l’expérience patient, en témoignent les retours positifs des questionnaires de satisfaction. En 2024, 92 % de la patientèle "recommande" le CHPG. "On maintient et accentue notre approche par parcours. Par exemple, en orthopédie on a mis en place un parcours ‘‘silver ortho’’ pour les personnes âgées. On prépare leur chirurgie, on opère, on les accompagne derrière… c’est une offre sur laquelle on a créé, entre guillemets, un avantage concurrentiel par rapport aux autres hôpitaux. Elle garantit une prise en charge de qualité pour nos patients", indique la directrice du CHPG.

Avec l’arrivée du nouveau CHPG qui accueillera ses premiers patients en 2026, Benoîte Rousseau de Sevelinges et ses équipes entendent bien poursuivre l’accroissement de leur activité, parfois limitée par l’actuel site. "Il nous faut repenser les organisations et les flux vers le nouvel hôpital, qui est un nouveau bâtiment, brut. Il faudra donc y mettre toute l’intelligence et la compétence de nos agents pour repenser des parcours patients, des circuits, des protocoles de prise en charge… et tout cela va nous mobiliser jusqu’à la fin de l’année."

Le précieux apport de l’IA

Si l’utilisation de l’intelligence artificielle est limitée au CHPG, étant restreinte par "la réglementation monégasque qui ne nous permet pas d’exporter les données de santé à l’étranger sauf dérogation", précise la directrice du CHPG, elle a tout de même été implémentée de manière concrète sur certains dispositifs depuis l’année dernière.

"Nous avons intégré un module IA sur IRM s’appelant ‘‘SmartSpeed’’. Il permet d’améliorer la qualité de l’image et la rapidité d’acquisition de ces images. L’examen est plus court, c’est intéressant notamment pour les enfants ou les personnes claustrophobes. Et c’est un atout non négligeable pour repérer les AVC", note Benoîte Rousseau de Sevelinges.

Une aide à l’organisation des interventions chirurgicales

"En imagerie, on a implémenté l’IA pour détecter des fractures précoces ou des cancers du sein. En endoscopie digestive, l’IA permet à l’endoscopiste de mieux cibler en direct la partie qu’il va enlever ensuite. En anatomopathologie, on a déjà numérisé le service, les lames de microscope visibles sur ordinateur. On y a collé un algorithme qui va venir contourer les zones suspectes. C’est un gain de temps et de précision important", poursuit-elle. Enfin, l’administratif n’échappe pas non plus à l’intelligence artificielle. "On met l’IA à profit pour faire gagner du temps à nos cadres sur des tâches qui ont peu de valeurs ajoutées. Comme l’élaboration des plannings des blocs opératoires, très complexes à faire, car chaque infirmière a des compétences qui peuvent être requises selon l’intervention."

Nice Matin

Nice Matin

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