Bienfait nécessaire ou aberration? Ces députés qui veulent sauver le rembousement intégral des cures thermales

"Les cures thermales ne sont pas des cures de confort". C’est ce qu'écrivent 26 députés et sénateurs de circonscriptions thermales dans un courrier adressé lundi au Premier ministre. Les parlementaires réclament le retrait d'un décret en attente de signature prévoyant la suppression du remboursement total des cures thermales.
Car en effet cela pourrait bien coûter bientôt plus cher aux patients en affection de longue durée. Pour faire des économies, l'Assurance maladie envisage de ramener à 65% le taux de remboursement, contre 100% actuellement.
“Aujourd’hui, le coût des cures thermales en France c’est 350 millions d’euros. Les dépenses de santé en France sur la branche maladie, on parle de 253 milliards. Donc on voit qu’on représente 0,1% des dépenses de santé. Et ce qu’il faut voir c’est qu’on a un bénéfice des cures thermales qui est supérieur au coût qui est aujourd’hui annoncé", plaide sur RMC ce mercredi Marina Ferrari, députée Modem de Savoie.
Elle ajoute: “Moi, je suis tout à fait consciente qu’il faut qu’on fasse des économies sur nos dépenses de santé pour combler notre déficit. Pour autant, les cures thermales ont un véritable bienfait sur nos populations et notamment en matière de prévention et de bien vieillir”, appuie-t-elle.
"Tout est déjà extrêmement encadré, ça n'a rien à voir avec la thalassothérapie", insiste-t-elle, notant que le secteur concerne 25.000 emplois directs et indirects.
Le projet devrait être soumis à la Caisse nationale d'assurance maladie la semaine prochaine. Mais c'est loin de plaire aux curistes. À Gréoux-les-Bains, on y croit dur comme fer: cette eau, qui coule à flots, n'aurait rien à envier à certains antidouleurs. “C’est la troisième cure qu’on fait. Je trouve que ça me fait un grand bien et je prends bien moins de médicaments durant l’année”, confient ces patients en cure thermale.

Le résultat de trois semaines de jets, de bains, le tout remboursé jusqu'à 100% par la sécurité sociale. "Heureusement" soufflent les curistes... Mais jusqu'à quand ? “On risque de ne plus pouvoir effectuer les cures”, regrette cette femme.
Car désormais une partie des patients, ceux en affection longue durée, pourraient avoir à débourser un tiers de la somme de leur poche.
“Nous avons 35% de nos patients qui sont en affection longue durée. Combien vont pouvoir financer leur cure demain? Ce sont les personnes les plus précaires qui ne pourront pas se soigner”, juge Sylvie Cousin, directrice de la station thermale de Gréoux-les-Bains.
Une injustice donc pour certains. Mais un sacrifice à faire pour d'autres soignants. “Ce service médical rendu est beaucoup moins important que des antibiotiques, de la chimiothérapie, ou des médicaments plus puissants”, plaide, Didier Legeais, médecin chirurgien.
Un tel abaissement de la prise en charge représenterait 25 millions d'euros d'économie annuelle pour l'assurance maladie.
RMC