Personnes sans-abri : La polyconsommation de substances est relativement fréquente

Quiconque sort de la gare centrale des grandes villes allemandes est souvent confronté à la détresse croissante de la population. Selon les chiffres du gouvernement allemand publiés en janvier dernier, environ 531 600 personnes en Allemagne sont considérées comme sans domicile fixe. Le nombre de personnes vivant dans la rue, celles qui ne peuvent trouver refuge chez des connaissances ou seulement dans des hébergements temporaires, était récemment estimé à 47 300.

Le sans-abrisme est souvent lié à la toxicomanie, qui peut en être la cause ou servir à atténuer cette situation insupportable. Dans le cadre d'une étude transversale nationale, des chercheurs du Centre hospitalier universitaire de Hambourg-Eppendorf (UKE) ont étudié la consommation de substances psychoactives chez les personnes sans domicile fixe en Allemagne au moyen d'un dépistage complet. À cette fin, environ 670 personnes sans domicile fixe dans les régions de Hambourg, Leipzig, Francfort et Munich ont été interrogées sur leur consommation de substances en 2021 et ont fourni des échantillons de sang dans des centres d'hébergement. L'étude a permis de déterminer si des substances avaient été consommées au cours des 24 à 48 heures précédentes et, le cas échéant, lesquelles. Les échantillons ont été analysés pour détecter 22 substances différentes.

Résultat : Environ un tiers avait consommé un groupe de substances comme l'alcool ou les opioïdes, 34 % avaient utilisé au moins deux substances de groupes différents et seulement 35 % n'avaient rien consommé au cours des dernières 24 à 48 heures.

Les substances les plus répandues étaient l'alcool (39 %), les stimulants du système nerveux central tels que les amphétamines, la cocaïne ou l'ecstasy (30 %), Le cannabis (28 %) et les analgésiques narcotiques tels que l'héroïne, la morphine, la méthadone et le fentanyl (18 %). Les résultats de l'étude ont été publiés dans le « Deutsches Ärzteblatt » (Journal médical allemand) .

« Il a été constaté que les jeunes sans domicile fixe, en particulier ceux qui fumaient et avaient un casier judiciaire, consommaient plusieurs substances simultanément », ont observé les auteurs de l’étude. « Face à l’augmentation du nombre de sans-abri, à la large disponibilité des substances et à la hausse des décès liés à la drogue en Allemagne, il est essentiel de poursuivre la surveillance de la situation et d’offrir un soutien ciblé aux personnes concernées. »

Des projets d'aide comme le magazine pour sans-abri hambourgeois « Hinz & Kunzt » soulignent régulièrement l'importance d'un logement digne (« Logement d'abord ») pour donner aux personnes la stabilité nécessaire pour surmonter leurs dépendances.